NOËL PAÏEN






J'ADORE LES FÊTES DE FIN D'ANNÉE. 
PARTICULIÈREMENT NOËL QUI RESTE POUR MOI UN MOMENT MAGIQUE.

MAGIQUE, MAIS PROFANE, CONFORMÉMENT 
À SES ORIGINES.

N'EN DÉPLAISE AUX CHRÉTIENS D'AUJOURD'HUI, DONT LES LOINTAINS ANCÊTRES ONT, RAPPELONS-LE, VOLÉ CETTE FÊTE AUX PEUPLES PAÏENS…



Comme on devrait le faire systématiquement à chaque Noël, il faut se souvenir que cette fête présentée comme catholique, ainsi que les traditions du sapin décoré et du père Noël, n'ont en réalité aucunes racines chrétiennes. Cette fête remonte aux temps ancestraux du paganisme et ses nombreuses cérémonies glorifiant le cycle des saisons. La fête de Noël était la fête païenne du solstice d’hiver célébrée le 25 décembre. Or, l’arrivée de l’hiver de nos jours est, comme l'on sait, pourtant actée au 21, ou 22 décembre selon les années. Ce décalage de trois ou quatre jours s’explique par l’erreur de calcul de l’astronome de la Grèce antique Sosigène d'Alexandrie qui, en l’an 46 après J.C., avait eu pour mission de refonder le calendrier romain avec l’accord de Jules César et fixa le solstice d’hiver au 25 décembre. Quand les chrétiens volèrent cette fête au monde païen pour mieux le convertir, ils conservèrent logiquement cette date du 25 décembre comme prétendue naissance du Christ.

Historiquement, cette naissance demeure inconnue. Il n’existe en effet aucune référence de cette date dans les évangiles. Dès le IIIème siècle, en cette absence d’informations et de certitudes, diverses dates avaient été pressenties pour fixer « officiellement » la naissance du Christ (notamment par la volonté de Saint Clément d’Alexandrie, l’un des premiers théoriciens et philosophes de l’église catholique) : le 28 mars, le 6 janvier, ou encore le 18 novembre. Elle fut finalement arrêtée au jour de la fête du solstice d’hiver (à l’époque le 25 décembre, comme je l’ai rappelé plus haut) dans le but de substituer cette cérémonie païenne par un culte chrétien, démarche en adéquation avec l’hégémonie progressive de la chrétienté sur toute l’Europe, et son évangélisation imposée sur tout l’Occident latin (décidée par le pape Libère dès l’an 354). Ce ne fut pas la seule fête païenne à être transformée de force en fête chrétienne, pratiquement toutes ont subi ce sort.

Les chrétiens nous expliquent que Noël était la fête de la naissance de l'enfant roi (comprenez Jésus-Christ). L’étymologie ancestrale du mot Noël correspondait effectivement bien à l’idée de « naissance » (du latin Natalis désignant la natalité, le commencement) mais il était question ici de la naissance du soleil nouveau (les jours rallongeant à partir du solstice d’hiver) et non de la naissance du fils d’un Dieu chrétien. Et plus précisément, dans le monde romain, cela était en rapport avec la divinité SOL INVECTUS (le SOLEIL INVAINCU, venant du culte d’Apollon et du Dieu Mithra). Chez les peuples païens non romains, à de nombreux endroits sur la planète, la fête du solstice d’hiver était synonyme de vie, et célébrait la saison qui triomphe de l’obscurité, avec la promesse à venir de la fertilité des sols et des femmes. C’était le moment des réunions festives avec offrandes à la nature, observations rigoureuses des astres, et échanges de présents dans un contexte de gargantuesques ripailles, des millénaires avant la société de consommation boursouflée que nous subissons de nos jours.
 



PÈRE NOËL ET SAPIN DE NOËL  Le père Noël lui aussi est issu de diverses origines païennes et non chrétiennes, mais la rumeur selon laquelle on doit son invention au secteur marketing de la firme Coca-Cola est une billevesée grotesque et totalement fausse. En réalité, la figure du père Noël est globalement liée au monde des elfes nordiques, au Julenisse (un lutin scandinave au manteau de fourrure rouge qui offrait lors du solstice d’hiver des cadeaux aux enfants sages et une aide aux familles pauvres), au Dieu celte Gargan (géant débonnaire à la grosse hotte bourrée de cadeaux et aux lourdes bottes faisant penser à celles « de sept lieux » dont le Petit Poucet s’empare dans le conte de Perrault), à Odin le dieu viking (descendu sur terre notamment pour donner des cadeaux aux enfants)… Finalement la seule référence chrétienne éventuelle du père Noël est à chercher du côté de l’évêque Saint-Nicolas protecteur des pauvres et des enfants dont le souvenir donnera lieu dès le IVème siècle à la célèbre fête de Saint-Nicolas (actuellement le 5 et 6 décembre dans de nombreux pays d’Europe).

Le sapin de Noël, quant à lui, doit son existence à d’anciens rituels païens qui remontent au monde antique et médiéval. Notamment le culte de l’Arbre-Monde, arbre cosmique reliant les différents axes de l’Univers, présent dans les cultures précolombiennes, sibériennes chamaniques, et surtout nordiques (le Yggdrasil de Scandinavie lié au Dieu Odin, sur lequel reposent neuf royaumes).

Le culte des Arbres-Rois au début de l’hiver était important dans l’Europe païenne, chez les gaulois et la grande majorité des Celtes (« L’arbre de l’enfantement », décoré notamment de fruits, de blé, et de fleurs, rappelle bien notre sapin de Noël actuel).  
    




Donc, pour résumer, point de crèche sous mon sapin à Noël, point d’évocation du christianisme, cette secte aux racines hébraïques qui a, en deux mille ans, phénoménalement réussi à l’échelle mondiale, pour finalement subir un déclin toujours plus accentué de nos jours (et peut-être déjà irréversible). Je préfère célébrer cette période de Noël en hommage aux païens d'avant le christianisme qui fêtaient les éléments telluriques tout en s'offrant des présents. Une sorte de salut fraternel à nos véritables ancêtres.
 

Ne pas en déduire pour autant que la religion chrétienne est une ennemieChrétien je l'ai été pendant mes années d'enfance (sans que l'on ne m'ait demandé mon avis), expérimentant le parcours classique des baptême/catéchisme/communions. Même si cela ne me concerne plus je reconnais néanmoins que la chrétienté a façonné notre civilisation depuis deux mille ans et que certains préceptes des évangiles sont remarquables, surtout à notre époque de délitement total où triomphent l’argent roi, le mensonge institutionnalisé, et la destruction des nations européennes.

Alors donc, fêtons le 24 et 25 décembre le retour à la pensée païenne, au paganisme, le retour à nos origines. Être attentif aux manifestations de la nature, aux éléments déchaînés, au cosmos. Avoir toujours le respect de nos racines, des ancêtres et de leur savoir. Renouer avec certaines sensations et sentiments, avec certains savoirs oubliés, qui sont pourtant profondément enfouis en nous, mais entravés ou niés par nos sociétés sans réelles transcendances, et par des centaines d'années de formatages judéo-chrétiens. Trouver finalement la voie libératrice au sein d'une civilisation humaine qui perd la boule un peu plus chaque jour et se délite, gangrenée par le modernisme et une décadence inéluctable paradoxalement amenée par le progressisme. 

Texte © Christian Larcheron (finalisé pour la fête de Noël 2012)