Le 6 août 1945, entre 140 000 à 250 000 civils ont été atrocement tués à Hiroshima (80 000 en l’espace de deux secondes) et 90 000 furent gravement blessés dont plusieurs milliers atteints dans l'instant de cécité et cancers [1].
Le 9 août 1945, près de 80 000 civils ont été atrocement tués à Nagasaki dans les mêmes circonstances.
La Croix-Rouge du Japon gérant depuis 1956 les hôpitaux consacrés aux survivants des bombardements a pris en charge plus de 2,5 millions de personnes en soins ambulatoires et plus de 2,6 millions en soins hospitaliers. Pour la seule année 2014, ces hôpitaux ont respectivement traité 4 657 et 6 030 survivants. Près des deux tiers des décès (63%) étaient imputables à diverses formes de cancers dus aux bombardements atomiques (notamment 20% de cancer du poumon, 18% de cancer de l’estomac, 14% de cancer du foie, 8% de leucémie). Durant cette même période, plus de la moitié de tous les décès survenus à l’hôpital de la Croix-Rouge de Nagasaki (56%) étaient également dus au cancer [2].
Le Japon méritait-il cette monstrueuse Apocalypse ?
L’Amérique était-elle dans son bon droit et agissait-elle au nom de la morale et du bien ?
SIX QUESTIONS/RÉPONSES AFIN DE REMETTRE LES PENDULES À L’HEURE
HIROSHIMA APRÈS LE PASSAGE DE « L’AXE DU BIEN » AMÉRICAIN
QUESTION 1 - Le Japon n’a-t-il pas eu ce qu’il méritait puisque c’est lui qui est à l’origine du conflit et de la guerre ?
RÉPONSE - Affirmation fausse. Le Japon n’est pas aux origines de la guerre. Nous sommes là face à une idée reçue qui émane de la propagande que les alliés ont mondialement diffusée après le conflit afin de détourner l’attention sur les véritables responsables, à savoir les Etats-Unis.
Certes, la guerre entre les USA et le Japon débuta officiellement par l’attaque des avions japonais sur Pearl Harbor le 7 décembre 1941. Mais l’honnêteté commande de ne pas s’en tenir à ce fait spectaculaire et de revenir aux origines du conflit. Aux prémices de la catastrophe les Etats-Unis reprochaient au Japon impérial de l’ère Shôwa son expansionnisme, et lui refusaient le droit de coloniser différentes régions de l’Asie, notamment la Chine ennemie de toujours (rappelons que le Japon est un pays insulaire disposant de peu de matières premières et dont la population augmentait). Mais quel pays dans ces conditions n’aurait pas été tenté par une telle expansion avec comme but premier celui de sa survie, alors que la plupart des autres pays développés possédaient déjà des colonies ?
Guidés par cette sentence autoritaire les Etats-Unis décidèrent donc le 26 juillet 1941 un embargo total sur le pétrole et l’acier (on notera que les USA s’étaient dès cette époque autoproclamés décideurs suprêmes et maîtres du monde). Cet embargo brutal signifiait ni plus ni moins l’agonie économique et structurelle du Japon, le pays important plus de 80% de son pétrole. Il ne pouvait humainement être accepté, d’où la fatale entrée en guerre via l’opération de Pearl Harbor (qui ne visait, il faut le rappeler, qu’un objectif militaire et non civil, les japonais respectant ainsi les règles de la guerre). On constatera donc que c’est l’embargo des Etats-Unis qui fut, par sa violence et la menace qu’il faisait subir pour la survie du Japon, à la base du début de la guerre, et dont la conséquence fut Pearl Harbor.
Ainsi les Etats-Unis parvinrent à déclencher une guerre tout en donnant l’impression de n’être que d’innocentes victimes d’une agression militaire injustifiée. C’est un stratagème sournois qui avait déjà été identifié et analysé depuis bien longtemps par de sages penseurs travaillant sur le droit international : « Si la guerre n'est justifiée que par la nécessité, il est évident qu'elle n'est juste que si elle est défensive. Seulement il ne faut pas prendre la défense dans un sens trop étroit. Le véritable agresseur n'est pas celui qui attaque le premier, mais celui qui rend la guerre inévitable. » [3]. « Il n'est pas très difficile à un homme d'Etat habile de s'arranger de manière à ce qu'il ne soit pas l'agresseur, et à mettre un autre Etat dans la nécessité inéluctable de lui déclarer la guerre. » [4].
QUESTION 2 - Mais c’était légitime que les Etats-Unis, en bons démocrates, s’opposent avec violence à l’expansion coloniale du Japon, car la colonisation d’un pays, c’est mal ! Par conséquent, ils ne peuvent être tenus responsables du début de la guerre et c’est bien le Japon qui est fautif, de par sa politique coloniale entraînant un embargo américain qui débouchera sur Pearl Harbor.
RÉPONSE - Faux. Ce raisonnement aurait un sens si les Etats-Unis avaient bien été ces représentants du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », et farouches démocrates anti colonisateurs. Mais ce fut tout le contraire ! En effet, ce sont les Etats-Unis qui, bien avant l’expansion impériale japonaise des années 30, furent les colonisateurs d’une partie de l’Asie afin d’y voler les matières premières en asservissant les peuples, et ce dès la fin du 19ème siècle. Ce fut aux Philippines notamment (à l’époque l’un des pays les plus riches de l’Asie) que les USA intervinrent dans un premier temps afin de chasser par la violence l’occupant colonisateur espagnol pour prendre sa place. Le traité de Paris signé le 10 décembre 1898 entre l’Espagne et les Etats-Unis mettra fin à cette guerre, avec pour conséquences la perte pour l’Espagne des Philippines, de Cuba, et de ses colonies dans le Pacifique, et le renforcement du pouvoir colonial des États-Unis avec l’obtention des Philippines (leurs zones d'influence aux Caraïbes, en Amérique centrale et dans le Pacifique étant accrues).
Les Etats-Unis étaient donc colonisateurs de l’Asie bien avant le Japon des années 30, c’est un fait. Ils étaient donc bien mal placés et totalement illégitimes pour interdire au Japon, à l’aube de la deuxième guerre mondiale, de faire ce qu’ils faisaient eux-mêmes plusieurs décennies avant (et qu’ils faisaient toujours). D’où l’illégitimité absolue de leur blocus en 1941 qui provoqua la guerre.
QUESTION 3 - Mais on peut imaginer que cette colonisation des Philippines par les Etats-Unis était quand même respectueuse du droit international et des civils, contrairement à celle des méchants japonais quelques années plus tard ?
RÉPONSE - Non, bien au contraire. Un an après le traité de Paris qui chassa des Philippines les colonisateurs espagnols, les nouveaux maîtres américains se trouvèrent confrontés à une rébellion armée constituée d’innombrables indépendantistes et nationalistes philippins. Le 4 février 1899 débuta donc une nouvelle guerre où les forces américaines se comporteront en barbares, perpétrant de nombreux crimes contre l’humanité en massacrant un million et demi de philippins. L’hégémonie américaine fut finalement domptée en 1941 par l’armée japonaise qui voulait rendre l’Asie aux asiatiques (avec une vue impérialiste, j’en conviens).
On constate donc à nouveau que les américains étaient totalement illégitimes pour reprocher quoi que ce soit aux japonais, et qu’ils agirent en 1941 non pas pour la paix dans le monde et le respect du droit des peuples mais pour défendre leurs propres intérêts de colonisateurs (n’oublions pas que l’Amérique reste le symbole même de la colonisation barbare, puisque les premiers colons américains se rendirent coupables du plus grand génocide de l’histoire, celui du peuple amérindien, afin de lui voler sa terre et de s’y installer. Et que l’Amérique d’aujourd’hui, en bloquant toutes les résolutions de l’ONU contre Israël, permet à l’état hébreux de continuer sa colonisation violente et totalement illégale de la Palestine en toute impunité, à une époque où les politiques coloniales sont pourtant considérées comme des crimes par la « communauté internationale ») [5].
Les pays européens alliés des USA étaient eux-aussi totalement illégitimes pour condamner l'Empire nippon dans ce contexte de colonialisme généralisé où chacun de ces pays possédaient des colonies. De quel droit interdisaient-ils au Japon d’avoir sa « part du gâteau » ?
QUESTION 4 - Il semble que le Japon impérial méritait un tel châtiment puisqu’il est à notre époque souvent représenté par les « historiens officiels » comme belliqueux et contraire aux valeurs des droits de l’homme chères à nos démocraties (massacres de Nanquin, expérimentations médicales sur des prisonniers, etc.). N’était-ce pas là l’expression d’une sorte de justice divine ?
RÉPONSE - Non. Avec cette vision manichéenne du Japon impérial d'antan nous sommes encore confrontés à une propagande perfide que les alliés ont mondialement diffusée après la guerre afin de détourner l’attention des populations de leur propre barbarie. N’oublions jamais que ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire. Les massacres de Nankin ne sont étayés d’aucunes preuves, et ils sont contestés par de nombreux intellectuels, historiens, et militaires japonais courageux n’ayant pas peur de s’opposer à la « communauté internationale » sous emprise de l’Empire américain. En l’absence de ces preuves, on ne peut que constater une fois de plus la stratégie des alliés qui consistait à présenter le Japon comme un état criminel et barbare, afin de faire admettre aux yeux de l’opinion publique la nécessité des bombes atomiques américaines sur Hiroshima et Nagasaki. Le stratagème de manipulation et de désinformation a d’ailleurs assez bien fonctionné, hélas. Que des exactions condamnables eurent lieu ça et là lors de la guerre du Japon contre la Chine, c’est fort possible, mais pas plus que pour n’importe quelle autre armée en temps de guerre (il y a malheureusement toujours des dérapages isolés dans un conflit meurtrier de l’ampleur d’une guerre mondiale).
QUESTION 5 - La « barbarie » des alliés anglo-américains ? Ceux dont on nous rappelle, dans les médias et dans les écoles, qu’ils symbolisaient l’idéal démocratique lors de cette guerre 39-45 avant tout idéologique ? Ne renversez-vous pas les rôles ?
RÉPONSE - Non, hélas. La première victime de la guerre, c'est la vérité. Et ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire, je le répète, maquillant à l’envi les vérités historiques pour leurs propres intérêts. Ces mensonges sont ensuite diffusés dans les salles de classe et dans les médias, dans un but politique et idéologique. En réalité, à la fin d’une guerre, les vainqueurs pourraient tout au plus donner aux vaincus des leçons de barbarie (car en général ce sont les plus meurtriers des belligérants qui logiquement remportent le conflit) mais en aucune façon des leçons de droit ou de vertu. Drapés de l’idéal démocratique et du concept des « droits de l’homme » les alliés ont osé se rendre coupables des pires crimes de masse pour gagner la guerre 39-45. Ce n’est donc qu’une barbarie supérieure à toutes les autres qui a triomphé ici.
UN SURVIVANT PROVISOIRE DE LA BARBARIE AMÉRICAINE À HIROSHIMA
Cette barbarie indépassable sur Hiroshima et Nagasaki (crime de masse, méthodique et industriel) ne doit pas faire oublier les autres : celle du bombardement de Tokyo, autre crime contre l’humanité. Le 9 et 10 mars 1945 les USA lâchèrent sur 1,5 millions de civils japonais le nombre ahurissant de 496 000 bombes incendiaires au phosphore, magnésium et napalm, pour un total de 1 700 tonnes de bombes emportées par 334 bombardiers B-29. Près de 150 000 japonais furent tués sur le coup ou longuement brûlés vifs, dont une majorité de vieillards, femmes et enfants.
Sans parler des autres bombardements tout aussi barbares comme ceux de Dresde sur les civils allemands - en deux jours 3 900 tonnes de bombes incendiaires et à fragmentation firent plus de 100 000 morts -, ceux sur Nuremberg - en 40 minutes, plus de 1 800 morts, 3 000 blessés, 100 000 sans-abris -, ceux de Hambourg - sur une durée de 10 jours, l’opération Gomorrhe et ses 8 650 tonnes de bombes causera la mort de près de 50 000 civils -.
À cette accumulation d’horreurs commises par les alliés l’on me rétorquera peut-être que, concernant les bombardements anglais sur l’Allemagne, c’était justice puisqu'ils répondaient aux bombardements massifs d’Hitler sur l’Angleterre (le fameux Blitz de septembre 1940 à mai 1941), la cruauté anglaise répondant donc à une cruauté nazie bien plus grande. Mais valider cette affirmation serait faire preuve d’une méconnaissance totale de l’histoire telle qu’elle s’est vraiment déroulée, car ce sont bien les anglais qui, par l’entremise de leur alcoolique et dépressif premier ministre Winston Churchill, ont commencé à bombarder massivement d’innocents civils allemands. Pour s’en convaincre il suffit de reprendre la chronologie des faits (qui ne sont contestés par aucun historien) et aussi se procurer les aveux de militaires anglais qui démontrent cette réalité, comme par exemple l’ouvrage de J. M. Spaight, membre du ministère britannique de l’Air, qui reconnaissait à l’époque que les bombardements criminels d’objectifs civils avaient été perpétrés en premier par l’Angleterre [6]. Avec le début des frappes de l’aviation nazie sur le pays de Churchill début juillet 1940 Hitler ne visait que les objectifs militaires, respectant ainsi les règles de la guerre (comme pour les japonais avec Pearl Arbor) en n’attaquant que les convois armés ou les effectifs de la RAF afin de réduire à néant l’aviation britannique.
Suite à une erreur tragique d’un bombardier Heinkel He 111 qui, le 24 août 1940, bombarda Londres croyant s’attaquer à la raffinerie de Thameshaven (erreur provoquant la colère d’Hitler), le perfide Winston Churchill profita de ce prétexte pour ordonner les bombardements cruels sur Berlin, condamnant d’innocents civils. La boite de Pandore étant ouverte par la Grande-Bretagne, ce fut l’engrenage fatal, Hitler décidant en représailles le commencement du Blitz. Le cercle vicieux barbare était alors enclenché. Mais par les alliés anglais, comme on vient de le voir. Pas par les nazis.
Réalité dérangeante pour les adeptes du « roman national » et de la version officielle de cette guerre qu’on nous impose de façon exponentielle depuis 1945 dans les livres de classe, et de plus en plus souvent à la télé dans des documentaires militants fallacieux et atlantistes (Apocalypse : la seconde guerre mondiale, Apocalypse : Hitler, Eva Braun dans l’intimité d’Hitler, etc.) qui pullulent sur le service public et sur les chaines de la TNT. Dans cette propagande qui est présentée comme de « l’Histoire » on insiste jusqu’à l’écœurement sur les crimes des forces de l’Axe (Allemagne, Italie, Japon) tout en présentant les alliés comme les dépositaires du Bien. Or, ce type de charges à sens unique souvent malhonnêtes a débuté dès la fin de la guerre, et même un peu avant : se rappeler le massacre de Katyn attribué aux nazis par les médias de l’époque alors qu’il avait été perpétré par les forces communistes, information que les alliés ne voulaient pas divulguer puisque le but était d’anéantir l’Allemagne nazie coûte que coûte et par n’importe quel moyen, en particulier par le mensonge et la diffamation.
En réalité, les crimes de guerre des alliés étaient si importants qu’ils les cachèrent dès 1945 en organisant une efficace propagande sur les camps de concentration allemands. On peut trouver cet aveux notamment dans un livre datant de 1949 où la journaliste américaine Freda Utley, revenue d'Allemagne, confie : « Un très grand universitaire américain que je rencontrai à Heidelberg exprima cette opinion que les autorités militaires américaines, lorsqu’elles pénétrèrent en Allemagne et virent les effroyables destructions causées par nos incessants bombardements, furent épouvantées en comprenant que cette révélation pouvait causer un retournement de l’opinion aux États-Unis et pouvait empêcher qu’on appliquât à l’Allemagne le traitement qu’on avait prévu, en éveillant la sympathie pour les vaincus et en dévoilant nos crimes de guerre. Ce fut, croit-il, la raison pour laquelle le général Eisenhower mit une flotte aérienne toute entière à la disposition des journalistes, des hommes du congrès et des gens d’église pour leur faire voir les camps de concentration; son intention était que le spectacle des victimes de Hitler effaçât notre sentiment de culpabilité. Il est certain que cette opération fut réussie. Pas un journal américain n’a décrit les conditions épouvantables dans lesquelles vivaient les survivants dans leurs ruines truffées de cadavres. » [7].
N'oublions pas que les raisons du déclenchement de la monstrueuse deuxième guerre mondiale par la France et l’Angleterre contre l’Allemagne nazie étaient insidieuses puisqu'elles préconisaient la solidarité avec la Pologne contre l’invasion nazie, prétexte ridicule quand on songe que les démocraties occidentales ne trouvèrent bizarrement pas utile de condamner ni stopper les armées de l’URSS qui pratiquèrent la même invasion sur la Pologne le 17 septembre 1939 ! Et surtout, qu’elles acceptèrent sans difficultés, lors de la conférence de Yalta en février 1945, l’annexion de la Pologne (après l'Albanie, la Bulgarie, la Hongrie, et juste avant la Roumanie, la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie) et son occupation permanente par le tyran Staline pour des décennies (le communisme, rappelons-le, a fait près de 100 millions de morts dans le monde) [8]. Rappelons enfin que le but d'Adolf Hitler était de récupérer en Pologne le couloir de Dantzig qui avait été injustement volé à l’Allemagne en 1919 à la suite du traité de Versailles, et que le refus des forces alliées apparu comme une déclaration de guerre aux yeux d’Hitler. Tant d’intransigeances de la part des vainqueurs de 1918 ne pouvaient qu’amener le pire, ce qui fut le cas le 1er septembre 1939.
On le voit, la raison du déclenchement de la guerre contre les nazis étaient donc bien un prétexte, le but réel pour les alliés étant de détruire le régime sociétal Hitlérien qui allait devenir sans l'ombre d'un doute au fil des ans le leader de l’Europe, fier de sa réussite économique, industrielle, militaire et anticapitaliste : une puissance bien trop gênante pour l’hégémonie bancaire issue de La City de Londres et de Wall Street à New York (raison pour laquelle l’Angleterre n’hésita pas à torpiller la médiation italienne du 5 septembre 1939 destinée à solutionner le conflit naissant, et repoussa avec ses alliés les offres de paix d’Hitler le 7 octobre 1939). Ces vérités, on ne les rappelle pas de nos jours dans les livres scolaires ni dans les documentaires sur France télévision ou sur RMC découverte, on nous impose plutôt une vision manichéenne et grotesque de l’histoire (l’Empire du Mal vaincu par l’Empire du Bien) afin de conforter les régimes dominants en place depuis 1945, qui n’ont de démocratique que le nom.
LES JAPONAISES ENCEINTES QUI SURVÉCURENT, IRRADIÉES PAR LA BOMBE, DONNÈRENT NAISSANCE À DES ENFANTS ANORMAUX AYANT CE TYPE DE PATHOLOGIES
Mais revenons aux monstrueux bombardements des alliés, et non des moindres, en rappelant ceux des anglo-américains sur la France et sa population civile en 1944. À Chambéry : 165 tonnes de bombes lâchées firent près de 500 morts, 300 blessés et 3 000 sans-abris; à Lyon : plus de 1 000 morts sous les décombres après un terrible bombardement; à Nice le 26 mai : le raid atroce larguera en trois vagues successives 340 tonnes de bombes faisant près de 6 000 sinistrés et 500 tués identifiables; à Royan : le largage de 2 000 tonnes de bombes par des centaines de bombardiers Lancaster détruisit la ville à 95 % en faisant plus de 500 victimes et près de 1 000 blessés; à Saint-Étienne : cinq bombardements, et 450 tonnes de bombes, faisant 912 morts parmi lesquels 24 élèves et 8 maîtres de l'école primaire du quartier de Tardy; à Saint-Lô : la ville fut entièrement détruite par un déluge de bombes américaines qui firent plus de 1 000 morts, Saint-Lô étant par la suite tristement surnommée « la capitale des ruines »; au Havre : plus de 10 000 tonnes de bombes lâchées en septembre par la RAF provoquant 2 000 morts, 80 000 sinistrés, et la ville rasée à 80%... (Liste non exhaustive).
QUESTION 6 - Vous oubliez qu’il fallait peut-être en passer par la bombe atomique pour éviter des pertes bien plus lourdes si le conflit se prolongeait. Et puis l’intérêt était aussi d’impressionner l’URSS, futur ennemi potentiel des USA. Les alliés n’ont-ils pas préservé des vies en accélérant la fin de la guerre grâce aux deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki ?
RÉPONSE - Hélas non. Ces arguments cyniques (que je trouve d’ailleurs particulièrement abjects) ne reposent sur aucune réalité. Car c’était un fait acquis (notamment par le général américain Dwight D. Eisenhower) que le Japon était totalement affaibli au début de l’année 1945, et qu’il s’apprêtait à capituler. Il cherchait juste une porte de sortie pas trop humiliante, il a été servi ! Confession de l’amiral américain Forrestal : « La première vraie preuve du désir des japonais de mettre fin à la guerre est parvenue fin juin sous la forme d’un message intercepté, envoyé par le ministre des affaires étrangères nippon à son ambassadeur à Moscou. Il lui demande de rencontrer le ministre des affaires étrangères Viatcheslav Molotov et de l’informer du vif désir de l’empereur Hirohito de mettre fin à la guerre, les termes « capitulation sans conditions » formulés par les alliés étant la seule chose qui empêche encore la cessation des hostilités. Si ces termes sont maintenus les japonais devront évidemment continuer à se battre » [9]. Le général américain Douglas MacArthur dira après coup qu'il n'y avait pas de justification militaire pour cette attaque atomique, appuyé en cela par l'amiral William Leahy, le général officier des renseignements Carter Clarke, le major général Curtis LeMay, le général Carl Spaatz, l'amiral Ernest King (chef des opérations navales), ou encore l'amiral Chester Nimitz (commandant en chef de la marine).
Certains scientifiques, dont Edward Teller, firent remarquer qu’on pouvait tout aussi bien faire exploser la bombe sur une zone du Japon inhabitée, afin d’éviter le massacre des civils tout en impressionnant suffisamment le gouvernement nippon. Argument imparable qui, en n’étant pas retenu, souligne bien la barbarie intrinsèque des Etats-Unis.
LES MORTS, QUAND ILS NE FURENT PAS DANS L’INSTANT DÉSINTÉGRÉS, FORMÈRENT DES TAS DE CADAVRES PLUS OU MOINS CALCINÉS JONCHANT CE QUI RESTAIT DES RUES
L’étude « United States Strategic Bombing Survey » décidée après 1945, et à laquelle participa des centaines de dirigeants militaires et civils japonais, apporta cette tragique révélation : « D'après une étude poussée de tous les faits et avec l'appui des témoignages de dirigeants japonais encore en vie, le groupe d'étude est de l'avis que le Japon aurait certainement capitulé avant le 31 décembre 1945 et peut-être même avant le 1er novembre 1945. Et cela même si les bombes n'avaient pas été larguées, même si l'URSS n'était pas entrée en guerre, et même si aucune invasion n'avait été planifiée et envisagée. ».
Quant à l’URSS ses services secrets étaient au courant des projets atomiques américains, de leur évolution, et de leurs conséquences [10]. L’argument selon lequel les explosions d’Hiroshima et Nagasaki serviraient à les impressionner ne tient donc pas (et serait de toute façon irrecevable comme « excuse », sauf à se doter du plus odieux cynisme).
En conclusion nous pouvons dire que, si l’armée américaine est la plus puissante du monde, il faut aussi noter qu’elle est la plus lâche de toutes. C’est par sa puissante technologie qu’elle a toujours réussi à vaincre en évitant le plus possible l’affrontement direct d’hommes à hommes. Car à ce jeu, les américains ont toujours été en déroute. Lors de la guerre du pacifique, ils ont été confrontés à de valeureux guerriers japonais qui avaient tous le culte du bushido issu de l’idéologie des mythiques samouraïs. Face à cette éthique du combat et ce courage inébranlable les soldats américains ne faisaient pas le poids. Et c’est par la destruction barbare et industrielle générée par la bombe atomique que l’Amérique put vaincre les courageux combattants nippons. Cette logique fut de mise face à l’Allemagne nazie mais aussi bien plus tard au Vietnam, où là encore ils furent confrontés à d'autres valeureux guerriers asiatiques. La solution fut aussi l’arme de destructions massives : les bombes au Napalm et à fragmentation. Plus près de nous, lors du conflit en Irak, même logique américaine : le meurtre de masse via une technologie ultramoderne pour un minimum de risques pris par les soldats.
Le plus hallucinant dans tout cela c’est que, de nos jours, les Etats-Unis nous mettent en garde régulièrement sur les risques de la bombe atomique pour des pays comme l’Iran ou la Corée du Nord. Quel culot quand on sait que c’est eux les USA, et eux seuls dans toute l’histoire de l’humanité, qui l’ont utilisée cette bombe infâme, et à deux reprises encore, et sur des civils (dont d’innombrables enfants), et sans objectif militaire ni raison défendable. Et en toute impunité. Et sans être traîné dans un tribunal international pour crime contre l’humanité. Les tribunaux internationaux c’est de toute façon eux qui les fabriquent et qui les gèrent, mais toujours pour juger les autres, jamais pour se juger eux-mêmes. Bien foutu comme système, non ?
NOTES
[1] 140 000 victimes selon le mémorial pour la paix d'Hiroshima, et 250 000 selon l'historien, politologue, professeur en science politique et ancien militaire américain Howard Zinn.
[2] Le cancer tue toujours 70 ans après Hiroshima et Nagasaki, L'avenir.net, jeudi 6 août 2015.
[3] Citation de Friedrich Heinrich Geffcken, juriste et diplomate allemand, à propos de l’ouvrage de référence « Le droit international de l'Europe » par A. G. Heffter (1857).
[4] Citation de Albéric Rolin, professeur à l’université de Gand, président honoraire de l'Institut de droit international et avocat belge, dans l’ouvrage de référence « Le droit moderne de la guerre, Tome premier, Les Principes » (1920).
[5] Le soutien des USA à l’état hébreux colonisateur reste sans faille malgré sa frénésie meurtrière. En 29 jours d’agressions barbares sur Gaza, l'opération militaire israélienne « Bordure protectrice » déclenchée le 8 juillet 2014 pour tenter d’anéantir la dérisoire résistance des palestiniens face à la colonisation et au vol de leur terre a fait de nombreuses victimes majoritairement civiles (selon des sources fiables et vérifiées provenant de l'Ocha, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU). 1 867 palestiniens ont été tués selon les secours locaux (1 814 selon l'Ocha), en grande majorité des civils : 1 312 morts au lundi 3 août parmi 1 527 corps identifiés, soit 86% des morts. Selon l'ONU (chiffres à évaluer à la hausse, donc), 408 enfants et 214 femmes figurent parmi les victimes de ce mois d‘enfer. Plus de 9 500 Palestiniens ont été blessés ainsi que 2 744 enfants, et 373 000 personnes ont besoin de soutien psychologique. Près de 250 000 Palestiniens ont été déplacés à l'intérieur de l'enclave palestinienne à cause des bombardements, et plus de 200 000 ont été difficilement pris en charge dans 85 abris gérés par l'ONU.
Plusieurs écoles transformées en centre d'accueil pour réfugiés et gérées par l’ONU (via l’UNRWA) ont été bombardées. Dans la première on a dénombré une dizaine de morts, les deux dernières ont fait une trentaine de morts. 142 écoles au total ont été touchées.
Un écho macabre à la précédente action destructrice d’envergure opérée par Israël sur l’enclave palestinienne débutant le 27 décembre 2008 : pendant 21 jours, des bombardements intenses à l’aide de bombes au phosphore firent 1 440 morts parmi les palestiniens (majoritairement des civils) dont 410 enfants et 109 femmes. 18 écoles, 3 cliniques, 48 bâtiments gouvernementaux et 30 commissariats furent rayés de la carte. Les bâtiments ayant gravement souffert des bombardements s'élevèrent à plus de 24 000 dont près de 4 000 habitations totalement inhabitables. Un centre de santé administré par les Nations Unies fut bombardé. Entre autres personnalités, le père Miguel d'Escoto Brockmann président de l'assemblée générale des nations unies (et prix Lénine pour la paix) déclara qu'Israël se rendait coupable de génocide.
Concernant ces deux récents cas, on ne peut que constater l’étrange retenue de l’ensemble des médias face à cette incroyable violence émanant d’Israël, mais aussi l’inaction et l’absence criarde de volonté de la « communauté internationale » pour la faire cesser.
Une impunité invraisemblable donc, validant le fameux « deux poids, deux mesures » que beaucoup observent à chaque fois, et qui fait comprendre toujours plus où se situent les puissants à notre époque, et qui dirige le monde. En tout cas, maintenant, vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas.
[6] Bombing vindicated, par J. M. Spaight (membre du ministère britannique de l’Air) - Édition 1944.
[7] The high cost of vengeance, par Freda Utley (page 183). Édition Henry Regnery Company - 1949.
[8] Le livre noir du communisme, par Stéphane Courtois, Nicolas Werth, Jean-Louis Panné, Karel Bartošek, Jean-Louis Margolin, Andrzej Paczkowski, Rémi Kauffer, Pierre Rigoulot, Pascal Fontaine, Yves Santamaria et Sylvain Boulouque. Robert Laffont - Édition 1997.
[9] Journal de guerre, par l’amiral James Forrestal - 1945.
[10] Notamment via le physicien britannique Klaus Emil Julius Fuchs espion à la solde de l’union soviétique.
POUR ALLER PLUS LOIN SUR LE SUJET JE RECOMMANDE LES OUVRAGES ET LES FILMS SUIVANTS
LIVRES
Hiroshima : Fleurs d’été (de Tamiki Hara)
Journal d'Hiroshima : 6 août-30 septembre 1945 (de Michihiko Hachiya)
Il y a un an Hiroshima (de Hisashi Tôhara)
Pluie noire (de Masuji Ibuse)
Hiroshima : Lundi 6 août 1945, 8h15 (de John Hersey)
La France sous les bombes américaines (de Jean-Claude Valla)
Le sacrifice des Normands, été 1944 (de Christophe Beaudufe)
L’incendie : l’Allemagne sous les bombes, 1940-1945 (de Jorg Friedrich)
Martyre et héroïsme des femmes de l'Allemagne orientale (de Johannes Kaps)
De la destruction comme élément de l'histoire naturelle (de Winfried Georg Sebald)
FILMS
Hiroshima (Hideo Sekigawa, sorti en 1953)
Pluie noire (Shohei Imamura, sorti en 1989)
Les enfants de Nagasaki (Keisuke Kinoshita, sorti en 1983)
Le tombeau des lucioles (Isao Takahata, sorti en 1988)
Docteur Akagi (Shohei Imamura, sorti en 1998)
Hiroshima mon amour (Alain Resnais, sorti en 1959)
LES JAPONAIS SURVIVANTS RASSEMBLÈRENT ÇA ET LÀ LES RESTES DES VICTIMES
QUI N’AVAIENT PAS ÉTÉ PULVÉRISÉES DANS L’INSTANT